Les métiers en lien aux plantes sauvages vous intriguent? Nous avons réalisé un sondage auprès de nos abonnés pour en savoir plus sur les débouchés!
Vous êtes nombreux à nous écrire pour nous poser des questions sur le sujet des métiers en lien aux plantes sauvages: réorientation professionnelle, envie de “faire quelque chose avec les plantes”, projets d’études, etc.
Après le sondage de l’échinococcose, nous avons pensé qu’un deuxième sur le sujet des métiers serait intéressant. Durant le printemps 2022, nous vous avons donc proposé de remplir un sondage sur ce sujet, pour savoir qui parmi nos lecteurs et abonnés travaille dans le domaine des plantes sauvages, dans lequel plus précisément, et qui aurait envie d’y travailler.
Il faut bien sûr noter que les sondés sont déjà tous intéressés par les plantes, il n’est pas représentatif de la population!
Nous allons maintenant passer en revue les différentes questions.
Quels sont les différents métiers en lien avec les plantes sauvages qui existent?
La première question que nous vous avons posée est de savoir si vous travaillez dans le domaine des plantes sauvages. Vous avez été 35% à répondre positivement. Et parmi ces 35%, nous voulions savoir quel métier vous pratiquez, et là, cela devient intéressant.
Le métier le plus pratiqué par les sondés est celui d’organisateur de cours, de formations ou guide avec 20%. Viennent ensuite les domaines de la thérapie (18%), de l’herboristerie (10%) et les cueillettes professionnelles (10%).
Voici la liste des autres métiers en lien aux plantes sauvages qui ont eu moins de 10% :
- éducation à l’environnement
- artisanat
- production de cosmétiques
- production de produits du terroir
- boutique et revente
- botaniste
- autres productions
- enseignement scolaire
- recherche / pharma
- paysagisme
- cuisine
- agroalimentaire
Nous espérons que cette liste donnera des idées à certains.
Les plantes sauvages, peut-on en vivre?
Travailler avec les plantes sauvages est passionnant, mais peut-on en vivre? Pour la majorité non, car vous êtes 80% à ne pas pouvoir vivre de cette activité… et parmi ces 80% la moitié aimerait pouvoir en vivre, et l’autre pas ou ne sais pas. D’un autre côté, vous êtes 20% à pouvoir vivre d’une activité avec les plantes, parmi lesquels 10% à en vivre exclusivement.
Et est-ce que ça rend heureux?
Vous êtes 75% à aimer “beaucoup” et “à la folie” votre métier avec les plantes sauvages! Car si l’aspect financer est bien entendu important, le plaisir à exercer son activité professionnelle l’est tout autant. Et vous êtes 25% à aimer “un peu” ou “pas du tout” votre métier.
Le dernier point qui nous intéressait était de savoir si, parmi ceux qui ne travaillent pas dans ce domaine, cela leur plairait. On observe une grosse tendance à vouloir travailler avec les plantes sauvages, car vous êtes 81.5% ou à être déjà en reconversion!
Parmi ceux qui n’ont pas fait le pas, on observe que la retenue la plus forte est due à la peur de l’aspect financier (29%).
En conclusion, les plantes sauvages ont la cote
Le but du sondage était d’une part de dresser une liste de métiers en lien avec la flore locale et indigène. Non pas une liste hypothétique, mais basée sur vous, sur de vrais métiers. Peut-être celle-ci servira-t-elle à ceux parmi vous qui hésitent et se posent des questions. Christophe Bernard a également fait un sondage similaire, mais plus axé sur les plantes médicinales, les résultats sont différents et tout aussi intéressants. Il semblerait que le partage des connaissances des plantes sauvages soit en vogue, ce qui est très positif, tout comme leurs utilisations médicinales.
Le travail avec les plantes sauvages semble être une activité difficile à en vivre. La plupart ayant exerçant différents métiers. Cela montre tout de même que c’est possible. C’est aussi intéressant de noter que la moitié des personnes qui n’en vivent pas n’a pas le désir d’en vivre à 100%.
Il semble aussi être satisfaisant pour la plupart, même si pour 1/4 d’entre les sondés cela ne l’est pas.
Nous avons appris que vous êtes nombreux à avoir fait le pas ou à vouloir le faire. Visiblement, les plantes sauvages ont la cote, et c’est tant mieux! Cependant, il semble y avoir des peurs de l’aspect financier qui retiennent certains.
Mon expérience personnelle
Dans mon parcours avec les plantes, j’ai commencé à donner des cours pour le plaisir du partage et pour créer des documents de vulgarisation. Cela fait 7 ans que j’ai entamé ce processus de vivre en accord avec ma passion. J’ai également eu plusieurs activités au début, et il a fallu 3-4 ans pour pouvoir les abandonner.
Mais je n’avais pas l’intention d’en vivre exclusivement. En fait, au début pas du tout. J’avais l’intention de travailler dans le domaine de la science du sol, qui est mon sujet d’étude. N’ayant jamais trouvé de travail à la fin de mes d’études, et les cours sur les plantes se remplissant petit à petit, c’est cette activité qui s’est imposée à moi.
Au début, je ne pensais pas qu’il était possible de vivre uniquement de cette activité indépendante, différentes peurs entravant le processus. Il a fallu les surmonter et je ne peux pas dire que ce soit facile. Mais comme on dit, tout ce qui ne tue pas rend plus fort!
À mon sens, l’essentiel n’est pas de vivre exclusivement des plantes sauvages, mais de suivre son cœur et sa cohérence pour trouver un équilibre entre sa passion et son activité professionnelle. À chacun/e de trouver sa légende personnelle.
Nous vous proposons maintenant de partager vos questions et vos parcours en commentaires: difficultés, succès et conseils à ceux qui se lancent! Dites-nous également si vous aimeriez des articles pour présenter ces divers métiers.
Références
Sondage réalisé en 2022 auprès des abonnés de la liste de diffusion de Cueilleurs Sauvages.
Bonjour. Merci pour cet article.
Si je suis d accord avec le fait que ce domaine intéressé/attire de plus en plus de monde est très positif car l on peut ainsi espérer que les consciences vont vraiment se réveiller pour protéger l environnement, deux remarques tout de même :
– Les installations autour des plantes croissent beaucoup plus vite que la
demande. C est l une des raisons pour lesquelles il peut être (très) difficile de vivre des métiers de paysan-herboriste, d aromatherapeute etc.
– Il serait bon qu avant toute installation, le “nouveau paysan”ou autre se renseigne sur le contexte économique (c est assez souvent le cas), MAIS AUSSI ET SURTOUT sur les plantes protégées dans son environnement et les zones de cueillettes des collègues. On voit malheureusement, ici et là, des stations disparaitrent à force de prélèvements et pietinages. C est le cas de 3 plantes bien connues (et d autres aussi) que sont l ail des ours, le calendula et la gentiane.
Attention donc à ce bel engouement qui risque de faire des dégâts.
Bonjour
Merci de votre commentaire que j’approuve totalement!
Il est impératif de savoir qu’elles sont les plantes protégées de sa région, qui peuvent aussi ne pas l’être ailleurs.
Il est aussi impératif de connaître la législation des plantes NON protégées, car on ne peut pas faire quoi. Du moment où les cueillettes sont professionnelles, elles sont généralement régies par la loi, là aussi cela peut dépendre d’une région à l’autre, comme en Suisse.
Nous avions écris un article sur les règles de respects de cueillette: https://cueilleurs-sauvages.ch/blog/les-regles-dor-dune-cueillette-respectueuse/
Du côté Français, il existe une “Association française des professionnels de la cueillette de plantes sauvages” : https://www.cueillettes-pro.org/
Rien en Suisse par contre…
Bonjour je ne suis pas une pro mais une personne passionnée par les plantes comestibles.
Dans l’année je fais secher environ 5kg de lamiers.
Toutes les petites graines qui tombent sur le journal sont récupérées et ensuite ramenées sur mes spots.
Et ça ce n’est qu’un exemple.
Il faut être respectueux si on en veut autant l’année d’après
Bonjour Katia,
Merci de votre retour! ^^
Bonjour, Evitez le journal pour récupérer les graines, le journal contient une encre toxique, préférez une nappe de jonc ou autre matière naturelle, dont l’ensemble plus ferme que le journal souple, vous permettra plus de facilité dans votre collecte (elles tomberont moins facilement par terre en “transvasant” ! Bien à vous
Merci de votre avis très pertinent ^^
Merci beaucoup pour cette article et ce sondage. Travailler en lien avec les plantes comestibles m’attire depuis un moment, mais il me semble qu’il me faudrait des connaissances plus solides pour me sentir légitime. J’ai tenté d’animer 2 ou 3 petites sorties découverte des plantes comestibles le printemps dernier, en partageant ce que je ramasse, comment je les utilise, mais je ne pouvais répondre à toutes les questions, notamment sur les propriétés des plantes, et ne connais pas toutes les plantes non plus.
La communication pour arriver à toucher du public est un autre facteur qui m’inquiète, je ne suis pas douée pour ça.
Mais l’idée reste malgré tout dans un coin de ma tête.
Encore merci pour ces partages.
Aurore
Bonjour Aurore,
Merci de votre partage. J’ai le sentiment que vos doutes sont tout à fait naturels. J’ai moi-même eu les mêmes, même encore maintenant de temps à autre.
Les questions des participants sont pour moi une des plus belles manières de progresser et d’apprendre. A chaque fois que je ne connais pas la réponse, je la recherche à la maison, et ainsi je peux y répondre la fois d’après. Petit à petit, vous remarquerez que certaines questions reviennent souvent, cela aide ^^
Et c’est vrai aussi que la communication est tout un sujet. Il y certaines parties que j’adore (créer du contenu par ex) d’autres moins (les réseaux sociaux… ^^). Alors il faut faire au mieux pour utiliser ces outils et trouver ce qui nous convient pour que cela reste joyeux!
Belle continuation!
Bonjour, Souvent nous voyons des experts dont les professions se distinguent les unes des autres et l’on ne sait pas toujours le cursus qu’ils ont effectué pour développer leur expertise. Mon fils enfant HPI aux bons résultats souhaite faire une prépa BCPST pour intégrer l’INS de Lyon afin de faire un doctorat en sciences des éco-systèmes. En 6ème il voulait être botaniste pour vous dire à quel point il s’intéresse aux plantes et écosystèmes. Mais lorsqu’il choisit sa voie l’on ne sait pas toujours le déboucher, dans laboratoire entre microscope et ordinateur ou sur le terrain et ses synthèses sur ordinateur…..de l’industrie pharmaceutique qui ne fera des recherches que si elle ne s’assure de son retour sur investissement ou d’un travail de terrain en vue de préserver les écosystèmes malmenés par le changement climatique nonobstant les atteintes directes encore trop nombreuses sur le terrain (coupes rases, monocultures, éco buages…….).
J’en viens au fait qu’il serait pédagogique de connaitre les cursus de ceux qui travaillent en rapport avec le monde végétal à préserver.
Cordialement
Bonjour Christophe,
Je vous remercie du partage. Effectivement, avoir un profil plus complet des personnes travaillant avec les plantes sauvages serait très intéressant. Cela demanderai un nouveau sondage ^^
Et je suis aussi d’accord pour dire que lorsqu’on fait des études, on ne connait pas forcément les débouchés. Le travail que l’on exercera peut être assez éloigné de ce que l’on pensait. J’en suis bien la preuve.
Un de mes profs nous disait qu’à l’université, on n’apprend pas un métier mais des connaissances. A chacun ensuite de les exploiter, d’une manière ou d’une autre. Je trouve cela assez juste.
Personnellement, j’ai une formation universitaire en sciences de l’environnement (bachelor) puis master en biogéosciences (pédologie: relations sols-végétation).
Amitiés
Michaël