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Les règles d’or d’une cueillette respectueuse

Thèmes: 
Michaël Berthoud
/
25 février 2017

La cueillette des plantes sauvages comestibles est pour moi un moment de reconnexion avec la nature. Mais il me semble important qu’elle se fasse dans un respect pour cette nature si malmenée en Europe. Rappelez-vous qu’il n’existe presque plus d’espaces réellement sauvages dans nos contrées. Mis à part quelques forêts inaccessibles en montagne, pratiquement tous nos milieux naturels ont été modifiés par l’homme. Il convient donc de respecter quelques règles pour que nos cueillettes puissent être durables…

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Ces règles sont simplement du bon sens. Je pense que la cueillette ne doit pas devenir une pression de plus sur nos milieux naturels. Avez-vous d’autres recommandations? N’hésitez pas à nous en faire part dans les commentaires! Et n’hésitez pas à lire les autres conseils de cueillette.

1. Ne pas cueillir de plantes protégées

Certaines plantes, notamment dans les Alpes, sont protégées et donc interdites à la cueillette. C’est souvent dû à la raréfaction de leurs milieux: marais asséchés, prairies maigres inondées d’engrais, changements climatiques dans les Alpes…

Avant de cueillir une plante nouvelle que vous ne connaissez pas, renseignez-vous donc sur son abondance dans votre région, et sur son état de protection. Sachez que ceux-ci peuvent varier d’un canton ou d’un département à l’autre.

Ce n’est pas parce qu’une plante n’est pas protégées que l’on peut la cueillir. Ce sera votre responsabilité d’évaluer si elle est suffisamment abondante.

Je vous rassure, la plupart des plantes sauvages couramment récoltées et que j’enseigne à reconnaître dans mes cours sont si fréquentes qu’on les qualifie injustement de “mauvaises herbes” !

Comment savoir si une plante est protégée?

Certains livres mentionnent les états de protection. Vous pouvez également aller sur le site InfoFlora pour la Suisse ou TelaBotanica pour la France, qui recensent toutes les espèces, leur répartition et leurs statuts de protection.

Par exemple, sur la page de l’ortie, sous l’onglet “Statut” > Statut UICN: vous pouvez voir le schéma suivant.

Status de protection de l'ortie.

Le rond vert correspond à “Préoccupation minimale”. Ceci nous informe que l’ortie n’est ni menacée, ni en voie d’extinction sur le plan international. Ouf!

Prenons maintenant le cas de l’arnica (Arnica montana). Le status UICN indique préoccupation minimale. Mais Il faut savoir qu’en Suisse, une plante peut être protégée dans un canton mais pas dans un autre. Un peu plus bas sur la page se trouve une autre section dite “Protection légale”. On y découvre que la plante est en “protection totale” dans le canton de Vaud!

Une plante peut ne pas être menacée d’extinction, mais localement protégée! Et c’est à vous de vous renseigner!

Statu de protection de l'arnica.
Infoflora.ch nous indique que l’Arnica n’est pas protégée au niveau national, mais protégée totalement dans le canton de Vaud.
L'arnica est protégées dans le canton de Vaud (CH).
Arnica montana, photo par Hans Hillewaert.

2. Laissez-en derrière vous!

Ceci est très important. Même si une plante est fréquente ou abondante, si vous revenez régulièrement en cueillir à cet endroit, il y a un risque pour qu’elle finisse par y disparaître. Il ne faut donc pas tout cueillir! Laissez-en derrière vous.

  • Laissez les 3/4 d’une population en place!
  • Ou laissez les 3/4 des fruits/fleurs d’un arbre dessus!

N’oubliez pas que la plante a besoin de ses fleurs pour se reproduire. De plus, les arbres fruitiers sont indispensables pour les oiseaux en hiver!

Ces chiffres sont approximatifs. La règle importante est d’en laisser suffisamment après-vous! Avec l’expérience, vous apprendrez à connaître votre environnement, votre terroir, et ce que vous pouvez prélevez ou non. Cela demande simplement de l’observation et du bon sens.

La cueillette de Cynorrhodons (gratte-cul) ne pos e pas de problème puisque l'églantier est un arbuste commun. Mais n'oubliez que les fruits sont une nourriture importante pour de nombreux animaux en hiver! Cueilleurs Sauvages.
La cueillette de Cynorrhodons (gratte-cul) ne pose pas de problème puisque l’églantier est un arbuste commun. Mais n’oubliez que les fruits sont une nourriture importante pour de nombreux animaux en hiver!

3. Prélever uniquement ce que vous allez consommer

Si vous n’utilisez que les feuilles, ne coupez pas toute la plante. Vous lui laissez ainsi la possibilité de continuer sa croissance. Coupez donc uniquement la partie de la plante qui sera utilisée.

Essayer d’estimer au mieux la quantité dont vous avez besoin, et ne cueillez pas plus pour ne rien jeter. Au début, je vous suggère de récolter de petites quantités, pour goûter et faire des tests, surtout si vous ne savez pas trop ce que vous allez faire de votre récolte. Une fois que vous avez un peu plus d’expérience, vous pourrez faire de plus grosses récolte, notamment pour faire toutes sortes de conservations.

4. Attention où vous mettez les pieds

Pourquoi certaines plantes sont-elles menacées d’extinction? Dans de nombreux cas, cela est du à la raréfaction de leur milieux, de leur environnement, leur maison en quelque sorte… Certains milieux naturels sont donc sensibles et demandent une grande prudence, je suggère même une abstention de cueillette et de passage.

  • Zones humides
    De nombreuses zones humides et marécages ont été asséchés pour gagner des terres agricoles. Une flore et une faune particulière y vivent.
  • Les prairies sèches
    L’agriculture et l’élevage de bétail ont pour conséquence d’enrichir le sol en azote. Ils deviennent trop riches pour de nombreuses espèces. Les prairies maigres se font ainsi de plus en plus rares, du moins en Suisse, et abritent une flore souvent protégée comme les orchidées.
  • Les milieux alpins
    Les pelouses alpines accueillent de nombreuses plantes protégées, souvent discrètes. Il est recommandé de ne pas sortir des chemins pédestres en montagne pour éviter le piétinement.
Les lieux humides sont des milieux sensibles. Même le fait d’y marcher leur est préjudiciable.

5. Éviter le cœur des forêts

Il ne faut pas oublier que nous ne sommes pas seul! Les forêts sont parmi les dernier ilots de nature “plus ou moins préservées” d’Europe. Soyez conscients qu’en sortant des chemins, vous risquez de déranger la faune. N’allez pas trop au cœur des forêts, mais restez en périphérie.

La cueillette des plantes sauvages en forêt peut déranger la faune.
Nous ne sommes pas seul dans la nature, même si on ne les voit pas.

Du bon sens

Comme je l’ai déjà dis, ces “règles” sont simplement du bons sens et du respect pour la nature.

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