Featured image for “Tarte à la renouée du Japon”

Tarte à la renouée du Japon

Plantes sauvages dans cet article: 

Thèmes: 
Michaël Berthoud
/
2 mai 2019
/
12 Commentaires

Certaines plantes ne sont pas aimées à leur juste valeur.  On les appelle souvent mauvaises herbes ou encore “néophytes invasives”. On les arrache, les broie, les brûle… C’est le cas de la renouée du Japon, Reynoutria japonica.  Pourquoi ne pas s’y prendre différemment? Par exemple, les cueillir délicatement et les préparer en de délicieuses recettes? Car ces plantes sont souvent de très bonnes comestibles et méritent qu’on s’y intéresse.

La renouée du Japon une plante dite “néophyte invasive”, c’est-à-dire une plante introduite en Europe après 1500, dont les peuplements deviennent si abondants qu’ils entravent le développement de la flore locale. Elle coûte cher aux collectivités qui dépensent beaucoup d’argent pour l’éradiquer.

On peut consommer la renouée du Japon

Cependant, comme bien d’autres plantes invasives, cette renouée asiatique est comestible! Se sont les jeunes tiges printanières qui se mangent, alors qu’elles sont encore juteuses et flexibles et que les feuilles ne se sont pas encore développées.

Ce qui est bien avec les invasives, c’est que la récolte est abondante! Quelques coups de serpe et le tour est joué! De retour à la maison, je mets les tiges dans un sauts rempli d’eau que je mets sur mon balcon. La plante, en bonne invasive qui se respecte, est coriace. Elle va rester fraiche de nombreux jours de cette manière.

Les jeunes tiges de renouées ont un goût acidulé qui rappelle la rhubarbe, l’oseille des près ou l’oxalis. Voici une recette de tarte qui fera le plus bel effet.

Précautions de cueillette

La renouée contient des oxalates et n’est pas recommandée aux personnes souffrant de rhumatismes. Sa récolte doit se faire en milieu naturel puisqu’elle a une tendance à accumuler les métaux lourds.

C’est une plante hautement envahissante. Sa récolte peut être bénéfique pour l’environnement, pour autant que vous ne laissiez aucun reste derrière vous! Aucune feuille, tige ou tout autre partie de la plante ne doit rester sur le sol, car elle risque de refaire une racine et se propager ainsi. Si vous ramenez des morceaux de plante chez vous, ne mettez rien au compost mais à la poubelle incinérable.

Tarte à la renouée du Japon

Pour cette recette, je vous propose une tarte au petit épeautre, il a tellement de goût! Mais il faut étaler la pâte à la main car elle colle beaucoup. Cette recette est inspirée de l’excellent livre “Cuisine des plantes sauvage” de Meret Bissegger, un “must have”!

Tarte à la Renouée du Japon

Que pensez vous de cette recette de tarte à la renouée du Japon? Son goût rappelle la rhubarbe!
Temps de préparation 15 minutes
Temps de cuisson 1 heure
Cueillette 15 minutes
Temps total 16 heures 15 minutes
Portions 1 tarte

Ingrédients

Pour la pâte

  • 200 gr farine de petit épeautre
  • 1 pincée sel
  • 1 oeufs
  • 100 gr beurre

Pour l'appareil

  • 100 gr noisettes moulues
  • 3 oeufs
  • 250 mL crème
  • 6 cs purée de poires
  • 2 cs fromage blanc
  • 20-30 tiges renouée du Japon

Instructions

Préparation de la pâte

  • Mélanger tous les ingrédients, ne pas trop pétrir.
  • Laisser reposez 1 ou 2h au frais. Etaler la pâte à la main sur du papier sulfurisé.

Préparation de la tarte

  • Couper les tiges en rondelles de 2-3mm d’épaisseur.
  • Mélanger tous les ingrédients et déposer sur le fond de tarte.
  • Cuire durant 1h sur un four préchauffé à 180°, en utilisant uniquement la résistance inférieure.

Avertissement

Les informations données ici peuvent ne pas être suffisantes pour déterminer ou utiliser une plante avec sécurité. N’oubliez pas, au moindre doute abstenez-vous! Sachez que nous organisons des cours sur les plantes sauvages comestibles, médicinales et toxiques régulièrement.

Transmettre notre passion
des plantes sauvages

Inscrivez-vous à notre newsletter pour recevoir un guide gratuit et des conseils de cueillette directement dans votre boite mail!
S'inscrire

Sur les mêmes

plantes sauvages

💬 Laisse un commentaire ✍️

S’abonner
Notification pour
guest

12 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
View allCommentaires
Sebastien Epifani
Sebastien Epifani
3 mai 2019 23:05

Bonjour Michaël
Merci de partager tes connaissances, au plaisir de te rencontrer bientôt! Continue!

Sébastien

PS: trop beau ton nouveau site!

Cécile
Cécile
14 mai 2019 15:04

J’ai lu que la renouée pousse sur des terrains souvent pollués et absorbe les métaux lourds… Du coup, Est-ce bien raisonnable de la consommer?

Corinne LEFEVRE-CAGNAT
Corinne LEFEVRE-CAGNAT
18 avril 2020 00:43

On vient d’en récolter et on va tenter une recette…! nous essayons les recettes sauvages petit à petit, il faut apprendre ce que la nature nous offre et que l’enseignement a oublié de nous apprendre. nous consommons beaucoup d’orties, un peu de lamier pourpre, des pâquerettes, des pissenlits (tout), des rumex ou oseille sauvage , du plaintain lancéolé des prés, de l’ail des champs, du gaillet gratteron et cherchons à étendre progressivement nos connaissances pour bien apprendre. des baies de sureau noir et des prunelles en confiture et du gratte-cul.

Doudoune 14
Doudoune 14
17 mai 2022 16:49

Merci pour vos recettes que je vais essayer.
Je me permets d’apporter un regard différent sur la renoué du Japon.
D’après Gérard Ducerf, cette plante est incomprise.

Elle pousse effectivement là où une pollution aux métaux lourds est présente et pas ailleurs.
Les mycorhizes de ses racines digèrent les métaux et ainsi dépolluent profondément le sol.

La partie aérienne est totalement exempte de pollution et reste donc comestible.
La renoué du Japon est d’ailleurs une excellente plante fourragère pour les animaux et bien plus adaptée au système digestif des vaches que le maïs.

S’il est facile d’introduire la renoué
du Japon en milieu pollué, il sera impossible de la cultiver dans une prairie au sol sain.

Après plusieurs années ou décennie de nettoyage du sol par ses mycorhizes, elle mourra faute de pollution-nourriture pour les mycorhizes vivants sur ces racines.

Et pour finir, ses fleurs ont un parfum très agréable et attirent des centaines d’abeilles.

Noté perso : les tiges sèches de l’année précédente sont idéales pour allumer mon poêle 😉

Eric
Eric
19 juin 2022 14:52
Répondre à  Michaël Berthoud

Merci pour ces compléments. La science en mouvement !

Nicolo le jardinier
Nicolo le jardinier
15 juillet 2022 17:42

Ça donne tout de suite envie de renouer avec le Japon.