La cueillette des plantes sauvages comestibles est pour moi un moment de reconnexion avec la nature. Mais il me semble important qu’elle se fasse dans un respect pour cette nature si malmenée en Europe. Rappelez-vous qu’il n’existe presque plus d’espaces réellement sauvages dans nos contrées. Mis à part quelques forêts inaccessibles en montagne, pratiquement tous nos milieux naturels ont été modifiés par l’homme. Il convient donc de respecter quelques règles pour que nos cueillettes puissent être durables…
Ces règles sont simplement du bon sens. Je pense que la cueillette ne doit pas devenir une pression de plus sur nos milieux naturels. Avez-vous d’autres recommandations? N’hésitez pas à nous en faire part dans les commentaires! Et n’hésitez pas à lire les autres conseils de cueillette.
1. Ne pas cueillir de plantes protégées
Certaines plantes, notamment dans les Alpes, sont protégées et donc interdites à la cueillette. C’est souvent dû à la raréfaction de leurs milieux: marais asséchés, prairies maigres inondées d’engrais, changements climatiques dans les Alpes…
Avant de cueillir une plante nouvelle que vous ne connaissez pas, renseignez-vous donc sur son abondance dans votre région, et sur son état de protection. Sachez que ceux-ci peuvent varier d’un canton ou d’un département à l’autre.
Ce n’est pas parce qu’une plante n’est pas protégées que l’on peut la cueillir. Ce sera votre responsabilité d’évaluer si elle est suffisamment abondante.
Je vous rassure, la plupart des plantes sauvages couramment récoltées et que j’enseigne à reconnaître dans mes cours sont si fréquentes qu’on les qualifie injustement de “mauvaises herbes” !
Comment savoir si une plante est protégée?
Certains livres mentionnent les états de protection. Vous pouvez également aller sur le site InfoFlora pour la Suisse ou TelaBotanica pour la France, qui recensent toutes les espèces, leur répartition et leurs statuts de protection.
Par exemple, sur la page de l’ortie, sous l’onglet “Statut” > Statut UICN: vous pouvez voir le schéma suivant.
Le rond vert correspond à “Préoccupation minimale”. Ceci nous informe que l’ortie n’est ni menacée, ni en voie d’extinction sur le plan international. Ouf!
Prenons maintenant le cas de l’arnica (Arnica montana). Le status UICN indique préoccupation minimale. Mais Il faut savoir qu’en Suisse, une plante peut être protégée dans un canton mais pas dans un autre. Un peu plus bas sur la page se trouve une autre section dite “Protection légale”. On y découvre que la plante est en “protection totale” dans le canton de Vaud!
Une plante peut ne pas être menacée d’extinction, mais localement protégée! Et c’est à vous de vous renseigner!
2. Laissez-en derrière vous!
Ceci est très important. Même si une plante est fréquente ou abondante, si vous revenez régulièrement en cueillir à cet endroit, il y a un risque pour qu’elle finisse par y disparaître. Il ne faut donc pas tout cueillir! Laissez-en derrière vous.
- Laissez les 3/4 d’une population en place!
- Ou laissez les 3/4 des fruits/fleurs d’un arbre dessus!
N’oubliez pas que la plante a besoin de ses fleurs pour se reproduire. De plus, les arbres fruitiers sont indispensables pour les oiseaux en hiver!
Ces chiffres sont approximatifs. La règle importante est d’en laisser suffisamment après-vous! Avec l’expérience, vous apprendrez à connaître votre environnement, votre terroir, et ce que vous pouvez prélevez ou non. Cela demande simplement de l’observation et du bon sens.
3. Prélever uniquement ce que vous allez consommer
Si vous n’utilisez que les feuilles, ne coupez pas toute la plante. Vous lui laissez ainsi la possibilité de continuer sa croissance. Coupez donc uniquement la partie de la plante qui sera utilisée.
Essayer d’estimer au mieux la quantité dont vous avez besoin, et ne cueillez pas plus pour ne rien jeter. Au début, je vous suggère de récolter de petites quantités, pour goûter et faire des tests, surtout si vous ne savez pas trop ce que vous allez faire de votre récolte. Une fois que vous avez un peu plus d’expérience, vous pourrez faire de plus grosses récolte, notamment pour faire toutes sortes de conservations.
4. Attention où vous mettez les pieds
Pourquoi certaines plantes sont-elles menacées d’extinction? Dans de nombreux cas, cela est du à la raréfaction de leur milieux, de leur environnement, leur maison en quelque sorte… Certains milieux naturels sont donc sensibles et demandent une grande prudence, je suggère même une abstention de cueillette et de passage.
- Zones humides
De nombreuses zones humides et marécages ont été asséchés pour gagner des terres agricoles. Une flore et une faune particulière y vivent. - Les prairies sèches
L’agriculture et l’élevage de bétail ont pour conséquence d’enrichir le sol en azote. Ils deviennent trop riches pour de nombreuses espèces. Les prairies maigres se font ainsi de plus en plus rares, du moins en Suisse, et abritent une flore souvent protégée comme les orchidées. - Les milieux alpins
Les pelouses alpines accueillent de nombreuses plantes protégées, souvent discrètes. Il est recommandé de ne pas sortir des chemins pédestres en montagne pour éviter le piétinement.
5. Éviter le cœur des forêts
Il ne faut pas oublier que nous ne sommes pas seul! Les forêts sont parmi les dernier ilots de nature “plus ou moins préservées” d’Europe. Soyez conscients qu’en sortant des chemins, vous risquez de déranger la faune. N’allez pas trop au cœur des forêts, mais restez en périphérie.
Du bon sens
Comme je l’ai déjà dis, ces “règles” sont simplement du bons sens et du respect pour la nature.
Cher Monsieur ,
Je suis vraiment heureuse d’avoir trouvée ce site de plantes sauvages , Merci a vous de bien nous guidées .
Et moi qui voulais me nourrir sainement .
Encore mille fois merci .
Bonjour,
Merci de votre commentaire! Je suis content que cela vous plaise.
Amitié,
Michaël
Bonjour Mickaël,
Tout d’abord un grand merci pour votre site qui me correspond parfaitement bien, j’y retrouve des articles très intéressants et je complète ma culture sur la nature.
J’ai donné mon adresse mail pour avoir la suite de vos articles et aussi pour pouvoir télécharger votre guide des plantes sauvages; je l’ai télécharger et suite à un soucis avec mon mac, j’ai effacé par erreur ce guide.
J’ai retenté de le télécharger à nouveau, en vain, car c’est écrit que je suis déjà abonné et je n’arrive plus à l’obtenir.
Comment puis-je faire?
Je vous remercie d’avance pour votre réponse
Bien à vous
Francis Péno
Bonjour Francis,
Merci de votre message qui me motive à continuer! Je vous ai envoyé le lien par mail.
Amitiés
Michaël
Bien reçu, merci beaucoup, au plaisir de vous lire à nouveau
bonsoir michael je suis un jardinier amateur et je suis nouveau chez toi habitant en algerie j’observe tous jour le trésor qui sort de notre chère mère terre l’envie de déguster et la peur de l’intoxication ,je vais commencer par une soupe a l’ortie et par la suite je ne sait pas .merci bcp
Bonjour belhouari,
Merci de ton commentaire et je te souhaite plein de belles découvertes chez toi au Maroc, j’y suis allé une fois et c’est magnifique!
Amitiés
Michaël
Bonjour, cette année j’ai décidé de ne pas tondre mon jardin (sauf chemins de passage) et j’en suis déjà à plus de 20 plantes sauvages, comestibles, et tous les jours je fais une nouvelle découvertes. Le calendrier de cueillette est un super outil et les articles sont passionnants. Je collectionne les recettes.
Merci.
Bonjour Gloria,
Merci de votre retour! Et bravo belle initiative! Les insectes vous remercierons!
Amitiés
Michaël
Bonsoir Michaël ,
Merci pour votre partage de connaissances que j’apprécie . J’applique moi aussi le mieux possible des règles de cueillettes sur les deux plantes que je connais le mieux : l’ortie et le pissenlit que je consomme selon la saison ou elle apparaisse à maturité .
Encore merci ,
Philippe Gozzi
Bonjour Philippe,
Merci de votre retour et toutes belles cueillettes à vous, c’est génial que vous le fassiez dans le respect de la nature.
Amitiés
Michaël
Bonjour Michaël; ravis de vous lire concernant les plantes
Avec Plaisir! ^^
Bonjour, merci pour ce site bien intéressant. Personnellement, mes compétences en cueillettes se sont apauvries les années passant après le décès de mes grands parents. Aussi, je suis ravie de reprendre les savoirs transmis, d’en découvrir d’autres et de me permettre, ainsi, de les transmettre à mon tour.
Bravo encore de votre partage
Bonjour Françoise,
Je vous remercie de votre partage et vous félicite d’avoir repris la cueillette!
Amitiés
Michaël
Première lecture de cet article et première découverte !
Les prés de mes ânes et chevaux et moutons sont « maigres » car à part le fumier de la ferme, ils ne reçoivent rien d’autres!
Ne savais pas que l’orchidée était protégée!
Il y a en beaucoup mais c’est peut-être pas cette espèce qui est concernée !?
Vous enverrai une photo!
Mille mercis et me réjouis de faire d’autres nouvelles découvertes!
Martine
Bonjour Martine,
Merci de votre retour!
Il existe de nombreuses espèces d’orchidées, toutes sont protégées en Suisse, en France la plupart le sont aussi à l’échelon national ou régional.
Michaël
Très intéressant de commencer par indiquer les bonnes pratiques de cueillette. J’ai hâte de lire vos articles. Merci.
Merci et belles lectures ^^