
Plantes sauvages dans cet article:
La pâquerette (Bellis perennis), petite fleur des prés si commune, cache une richesse insoupçonnée. Derrière ses pétales délicats se révèlent des vertus médicinales précieuses, notamment pour la peau, en faisant une alliée incontournable des soins naturels et cosmétiques. Aujourd’hui, plongeons ensemble dans l’univers d’un classique méconnu : le macérat de pâquerette. Simple, authentique et chargé d’histoire, ce trésor botanique mérite toute notre attention. Prêt à découvrir ses secrets ? 🌼
La pâquerette vivace est une plante commune partout en Europe. Aujourd’hui devenue cosmopolite, elle a également conquis une partie des continents nord et sud Américain, l’Australie…
Sous nos contrées, tout le monde la connait y compris les personnes ne pratiquant pas la cueillette. Ce qui est remarquable de la part d’une plante si petite. Il serait toutefois dommage de la négliger tant elle a de bienfait à nous offrir.
Ses qualités, son abondance ainsi que le fait qu’elle se reconnaît facilement par chacun, fait d’elle un grand classique des préparations cosmétiques et médicinales fait maison.
Comme pour toutes les cueillettes de plantes sauvages, récoltons en gratitude et raisonnablement selon la possibilité du milieu et en laissant pour la faune qui en a besoin, car notre vie sur Terre dépend de la nature.
Le macérat huileux de pâquerette… un sérum d’exception
Un macérat huileux est une macération de plantes dans de l’huile, qui est une base incontournable des soins cosmétiques naturels. Celui de pâquerette, obtenu par la macération de ses fleurs dans l’huile, est un vrai trésor qui possède de nombreuses propriétés bénéfiques pour la peau et le corps.
Dans ma routine de soin, j’utilise au quotidien un macérat huileux de pâquerette comme sérum. Le sérum est une huile de soin nourrissante pour la peau, à appliquer sur le visage avant une crème. Celui de pâquerette est un fanatique raffermissant que j’applique matin et soir en massage tonique pour stimuler le collagène et l’élastine avant d’appliquer ma crème.
Ce macérat peut également être intégré dans ma crème de soin. Elle permet de nourrir la peau en profondeur, maintenant l’élasticité, le tonus et la douceur aux peaux déshydratées.
Propriétés de la pâquerette en cosmétique
Les propriétés de la pâquerette sont vraiment très nombreuses. Nous avons sélectionné ici uniquement celles qui nous semblent les plus intéressantes pour les soins de la peau:
Raffermissant, astringent et réparateur: reconnue pour son effet galbant, elle resserre les tissus cutanés, redonne fermeté à la peau et est idéale pour les peaux distendues ou matures et irritées, notamment après une grossesse [1].
Stimulation de la synthèse de collagène: les saponines triterpéniques de Bellis perennis favorisent la synthèse de collagène, ce qui peut améliorer l’élasticité et la fermeté de la peau [5].
Décongestionnante et circulatoire : elle favorise la circulation sanguine et lymphatique, soulage les jambes lourdes et décongestionne les zones œdémateuses. Elle peut être utilisée pour traiter ou prévenir les cernes et les poches sous les yeux [3].
Antioxydante: Les extraits de pâquerette ont montré une forte activité antioxydante, ce qui peut aider à protéger les cellules contre les dommages oxydatifs [4].
Cicatrisante, antimicrobienne et anti-inflammatoire: la pâquerette présente des activités antimicrobiennes et anti-inflammatoires, ce qui la rend utile pour traiter les infections, les blessures, les bleus, les bosses et réduire l’inflammation [1,6].
Un macérat pour le buste… mais pas que!
On entend très souvent parler de l’application du macérat de pâquerette sur le buste et la poitrine. Cette information semble remonter de nos ancêtres. Les femmes allaitantes l’appliquaient sur les seins pour soulager les irritations et les gerçures dues à l’allaitement. Mais également au relâchement de la peau pour retrouver son élasticité et son tonus.
Bien entendu, ce macérat ne s’arrête pas à la poitrine et il serait dommage de le limiter à cette zone du corps et uniquement aux femmes. Il peut s’appliquer sur tout le corps: visage, cou, buste, ventre, bas, cuisses, fessiers…
Voici quelques exemples d’usages:
- cicatrices
- hématomes
- là où la peau a besoin de soin et d’un coup de boost
- pour raffermir et apaiser
- pour atténuer les vergetures, notamment après une grossesse
- en médecine douce, elle est parfois combinée avec l’arnica pour traiter les rhumatismes ou les courbatures.
Précautions
Elle est contre-indiquée chez les personnes allergiques aux astéracées (famille botanique de la pâquerette). Une réaction allergique peut se manifester par des rougeurs, démangeaisons ou irritations cutanées. Il est conseillé de faire un test préalable sur une petite zone de peau avant une première utilisation.
Les astuces pour réussir son macérat de pâquerette
Choix de l’huile
Il est primordial de choisir des huiles bio, de 1ʳᵉ pression à froid et mono-insaturées telles que l’huile d’olive, c’est celle que nous conseillons. Celle-ci a une excellente conservation, reste stable et évite de rancir. L’huile d’amande douce pourrait aussi être utilisée. Éviter les huiles polyinsaturées de colza, lin, de chanvre, de blé, de noix, de bourrache, onagre… qui n’ont pas une bonne conservation.
Beaucoup de gens utilisent l’huile de tournesol et de pépin de raisin qui ont une odeur plus neutre que celle d’olive.
Mauvaises odeurs
Quand j’ai commencé à réaliser mes cosmétiques aux plantes du jardin, je me suis vite confrontée à des expériences non concluantes en préparant mes 1ᵉʳˢ macérats huileux: un macérat huileux qui sent mauvais ou qui a ranci. En effet, ceci est tout un art par la lente alchimie entre la température, l’humidité et la sensibilité de chaque plante.
Ces problèmes sont dus à 2 points essentiels qu’il faut mettre en conscience pour le macérat huileux de pâquerettes :
- La température : ces fleurs n’aiment pas des températures trop chaudes. Nous recommandons de maintenir hors des rayons du soleil direct et de trop haute température. C’est pourquoi, pour ce macérat, je le mets dans un sac Kraft et je ne l’expose pas au soleil directement et trop longtemps. D’autres plantes peuvent supporter les UV, mais selon notre expérience, ils ne conviennent pas à la pâquerette.
- L’humidité : les fleurs doivent être pré fanées, sinon elles sont trop humides. Le macérat risque de développer des odeurs très aromatiques, voire désagréables dues au rancissement de l’huile.
Si ses deux facteurs sont suivis, l’odeur de ce macérat sera subtile et agréable, et c’est ce que l’on cherche comme soin de la peau au quotidien: une sensation douce et plaisante.
Application
Appliquer 2x par jours, matin et soir, en massage léger sur les zones souhaitées durant environ un mois. Mais, ceci dépendra de chaque personne, il est propre à chacun d’évaluer ces besoins.
Si vous désirez en savoir plus, je réponds à vos questions lors de mes cours sur les cosmétiques naturels:
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Préparation d’un macérat de pâquerette
Équipement
- 1 Couteau
- 1 Presse à café
- 1 Filtre à café en papier et son support
Ingrédients
- Huile d'olive bio, pressée à froid
- Fleurs de pâquerettes
Instructions
- Se laver les mains, désinfecter le matériel.
- Récolter les fleurs par un temps bien sec et ensoleillé.
- Hacher têtes des fleurs de pâquerette pour que les principes actifs puissent être extraits plus facilement.
- Laissez les fleurs pré-faner durant quelques heures pour que les petites bêtes s’en aillent et pour évacuer l'excès d’eau.
- Remplir un bocal transparent avec la plante. L’utilisation d’une presse à café est idéale. Elle permet de maintenir les fleurs sous le niveau d’huile et de laisser de l’aération pour permettre aux résidus d’humidité de s’évaporer. Ceci évitera le pourrissement, surtout si la plante et fraîche.
- Recouvrir l’huile d’olive et mélanger avec une cuillère.
- Le lendemain, une fois que la plante aura bien absorbé l’huile, en rajouter pour tout recouvrir si besoin.
- Mettre votre bocal dans un sac en papier pour bloquer les UV. Placez-le à l'extérieur ou à l'intérieur, dans un endroit qui reçoit bien la chaleur ou le soleil durant plusieurs heures par jour. Ceci pour que la chaleur favorise l’extraction des principes actifs dans l’huile. Attention, de ne pas dépasser plus de 40 °C.
- Remuer de temps en temps pour que le macérat circule bien. Vérifier que les plantes soient bien immergées dans l’huile afin d’éviter qu’elles ne s’oxydent.
- Laissez votre mélange macérer de 4 à 6 semaines et filtrer au filtre à café en papier.
- Après filtration, conditionner le macérat dans des flacons en verre afin de préserver toutes ses vertus.
- Pour la conservation, ajouter 6 à 8 gouttes de vitamine E pour 100mL.
Notes
Références
[1] Claudine Luu, 250 remèdes à faire soi-même, Terre Vivante, 2016.[2] Fournier, Dicctionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France, Omnibus, 1947.
[3] John, S., Prade, H., & Hoeven, H., Topical herbal compositions. ., Medicine, Chemistry, 2017
[4] Marques, T., De Melo, C., De Carvalho, R., Costa, L., De Souza, A., David, J., De Lima David, J., & De Freitas, R, Phytochemical profile and qualification of biological activity of an isolated fraction of Bellis perennis., Biological research, 46 3, 231-8 . https://doi.org/10.4067/S0716-97602013000300002., 2013
[5] Morikawa, T., Ninomiya, K., Takamori, Y., Nishida, E., Yasue, M., Hayakawa, T., Muraoka, O., Li, X., Nakamura, S., Yoshikawa, M., & Matsuda, H. , Oleanane-type triterpene saponins with collagen synthesis-promoting activity from the flowers of Bellis perennis., Phytochemistry, 116, 203-212 . 2015
[6] Karakas, F., Turker, A., Karakaş, A., Mshvildadze, V., Pichette, A., & Legault, J. , In vitro cytotoxic, antibacterial, anti-inflammatory and antioxidant activities and phenolic content in wild-grown flowers of common daisy—A medicinal plant, Journal of Herbal Medicine,, 8, 31-39. 2017
[7] Dr. Jean Valnet, La phytothérapie, Le Livre de Poche, 2001
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