La cueillette des plantes sauvages est une activité passionnante et gratifiante, mais pas évidente lorsqu’on débute. Voici quelques erreurs à éviter pour ne pas tourner en rond inutilement. Mais n’oubliez pas, la prudence est toujours conseillée quand on ne connait pas bien une plante.
1. Vous vous fixez sur une plante précise durant vos cueillettes
Le premier des conseils que je vous donne est de ne pas chercher une plante en particulier, tout du moins au début. Effectivement, une erreur commise par les débutants est de chercher les plantes qu’ils voient dans les livres ou qu’ils ont apprises dans un cours, mais au mauvais endroit. Si vous connaissez peu de plantes, et pas encore très bien où elles habitent (leurs milieux) vous avez de fortes chances de ne pas la trouver.
Chaque plante pousse dans des conditions écologiques particulières: sols secs, humides, à l’ombre, au soleil, etc. ces conditions peuvent se chevaucher. Mais il est inutile de cherche une plante des prairies au milieu d’une forêt.
Je vous conseille de vous balader et laisser les plantes apparaitre à vos yeux petit à petit.
Sortez sans objectif trop précis.
Mais sortez régulièrement.
Ne vous fixez pas sur telle ou telle plante.
Variez les milieux.
Petit à petit, vous rencontrez les plantes de vos livres ou que vous avez vu en cours.
De plus, les plantes sont des coquines. Dans mon chemin d’apprentissage (car il me reste encore beaucoup à apprendre), il m’arrive de savoir qu’une plante est dans la région sans jamais la trouver. Puis, un jour, ça y est! Elle se découvre et s’offre à moi. Après, je la vois partout.
2. Vous CHERCHEZ UNE PLANTE QUI NE POUSSE PAS DANS VOTRE RÉGION!
Ce conseil de cueillette est lié au précédent. De nombreux ouvrages mentionnent des plantes qui ne poussent pas en Suisse. Vous pourrez les chercher longtemps dans nos forêts… alors, soyez vigilant!
Renseignez-vous sur l’auteur de l’ouvrage. Est-il suisse? Français? Ou suédois? Dans ce dernier cas, il est fort à parier que son livre contient de nombreuses plantes des forets boréales…
De plus , la Suisse est composée de nombreux milieux différents. Certaines plantes ne poussent qu’au-dessus de 1000m d’altitude, d’autre qu’au-dessous de 600m…
Donc pour chaque plante que vous ne connaissez pas, renseignez-vous sur son écologie, c’est-à-dire là où elle habite de préférence AVANT de partir à sa recherche.
La plante pousse-t-elle dans votre région?
Dans quels milieux: bord de rivières, au soleil en prairies, à l’ombre dans le sous-bois frais…?
À quelle altitude ?
…
Les bons ouvrages doivent donner ces informations. Si vous n’en avez pas, mon article sur les livres pour reconnaître les plantes sauvages comestibles pourra vous aider à choisir. De plus, le site web Infoflora recense toutes les plantes de Suisse, avec description, écologie et cartes!
3. Vous êtes impatient
Soyez patient. Vous ne l’êtes pas? Eh bien, la cueillette des plantes et la botanique vous l’apprendra! Votre savoir et vos connaissances pratiques vont grandir petit-à-petit, d’année en année. Cela prend du temps, c’est normal. Mais c’est tellement enrichissant que vous allez persévérez pour devenir un véritable cueilleur-euse de plantes en peu de temps.
Les plantes évoluent durant la saison. Elles changent de forme, de goût, de couleurs… vous devrez apprendre à reconnaître l’évolution d’une plante au fil des saisons pour être capable de la cueillir à n’importe quel stade de son évolution.
Repérez un coin de foret proche de chez vous et allez-y régulièrement, tout au long de l’année.
4. Vous n’observez qu’une partie de la plante
Je constate souvent dans mes cours que les élèves ne regardent que les feuilles, ou que les fleurs, et non les deux ensemble. Je leur montre une plante et ils me disent de suite: “Ah oui, celle avec les petites fleurs blanches, je la connais!”
Cependant, cette plante avec les petites fleurs blanches, fait partie d’une grande famille dont les plantes ont toutes ce genre de fleurs! C’est la famille des apiacées, ou anciennement ombellifères. Leurs fleurs ont la particularité d’être disposées en ombelle, simple ou composée (voir schéma ci-dessous):
Mais attention, cette famille contient des plantes connues et très bonnes (carotte, fenouil, berce des près) mais également des plantes très toxiques (cigües…). Il est difficile de les distinguer uniquement par leurs fleurs.
Le critère des fleurs ou des feuilles utilisé séparément ne suffit pas!
Il faut donc également regarder toutes les parties de la plante:
la forme des feuilles, des fleurs et de la tige, la couleur de chaque partie, la présence ou l’absence de poils, la taille de la plante…
5. NE PAS UTILISER TOUS VOS SENS
La vue est un critère essentiel en botanique. Elle nous permet de distinguer les couleurs d’une plante et sa forme. Mais ce n’est qu’un seul de nos sens, il nous en reste 4! Quelle chance!
N’oubliez pas le toucher, l’odorat puis le goût.
Le toucher nous donne beaucoup d’informations. Une plante sans poil (dite glabre) aura une texture un peu caoutchouc. Certaines plantes auront des poils doux au toucher, d’autres des poils durs… Ce sont des informations importantes dans la détermination d’une plante.
Sentir les plantes peut être un critère de détermination
L’odorat est aussi très important. C’est en froissant une plante dans les mains qu’elle dégagera le mieux son parfum si elle en a un.
Si tout risque de confusion est dégagé (en consultant la section “Risques de confusion” de votre ouvrage de botanique), vous pourrez la goûter.
Si vous avez peur de toucher une plante toxique, je vous recommande Le livre “Reconnaître facilement les plantes par l’odorat, le goût, le toucher” qui utilise ces critères sensoriels, notamment dans sa clé de détermination. C’est pourquoi je le trouve très pédagogique.
Voilà, j’espère comme d’habitude que cet article vous aidera dans votre apprentissage de cueillette des plantes et n’hésitez pas à laisser un commentaire ou une question!
Je vais apprendre à reconnaître les plantes sur mon grand terrain et puis je passerais au modèle plus grand, la campagne environnante. Pour l’instant je reste modeste donc chez moi.
Bonjour Véronique,
Commencer chez soi est une bonne manière pour prendre confiance car vous pouvez voir les plantes tous les jour évoluer au fil de l’année.
Belles découvertes
Michaël