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Cueillette des plantes sauvages: nos 10 conseils pour débuter

Thèmes: 
Michaël Berthoud
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7 décembre 2016

Ca y est vous avez eu le déclic. Vous avez vu une émission à la télé sur les plantes sauvages comestibles, ou un ami vous en a parlé, et cela vous a donné envie de perpétrer ces gestes millénaires. Crapahuter dans les sous-bois, sentir l’odeur de la forêt, marcher, se baisser, récolter et cuisiner. Pour vous guider dans vos premières récoltes, voici quelques recommandations issues de mon expérience pour vous aider à reconnaître les plantes sauvages comestibles.
Sachez qu’il est tout à fait possible de commencer en auto-didacte. Il faut être rigoureux et patient, puis faire une sortie par la suite avec un connaisseur pour confirmer vos connaissances. C’est comme cela que je m’y suis pris, avant d’approfondir encore le sujet à l’univertsité.

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1. Avoir de bons livres de référence

54 plantes sauvages comestibles de Suisse romande et France voisine. Se nourrir des cadeaux de la nature. Michaël Berthoud

Posséder des livres de référence sur les plantes sauvages est la première étape. Certains sont axé botanique et n’incluent aucune information sur la toxicité ou l’utilisation des plantes, d’autres les incluent. Voici quelques critères importants à ne pas manquer.

L’ouvrage doit avoir de bonnes illustration, photo ou dessin chacun à sa préférence. Le plus important est une description exhaustive des caractéristiques des plantes, mais elle ne doit pas trop complexe si vous débutez. Il doit aussi stipuler dans quels milieux poussent les plantes et surtout les risques de confusion avec des plantes toxiques.

Finalement, préférer un ouvrage local. Il est inutile pour l’instant d’apprendre les plantes sauvages qui ne poussent pas dans votre région. Si vous ne savez pas quels livres acquérir, consultez ma sélection des meilleurs livres pour reconnaître les plantes sauvages et sachez que j’en ai moi-même écris un, 54 plantes sauvages comestibles.

2. Savoir dans quel milieu pousse un plante

Ce conseil est très important. L’erreur que commentent beaucoup de personnes est de vouloir trouver absolument la plante qu’ils ont vue dans un livre ou en cours, en la cherchant au mauvais endroit. Une plante des milieux humides ne poussera pas dans une prairie. Et vice-versa. C’est pour cela qu’il faut se renseigner dans vos ouvrages ou sur internet avant. En général, je me promène et cueille ce que je trouve, sans chercher une plante en particulier.

En Suisse, le site web InfoFlora est la référence, en France vous avez TelaBotanica. Ils fournissent gratuitement les descriptions complètes gratuitement mais également des cartes de répartition. Elles vous aideront à savoir si une plante pousse près de chez vous ou non !

Regardez les deux cartes ci-dessous, elles proviennent de Infoflora. On note de suite une grosse différence. A gauche, la distribution du pissenlit (Taraxatum officinale) nous montre qu’il est présent partout en Suisse. A droite l’Arnica (Arnica montana), on voit facilement qu’elle n’est présente que dans les Alpes. Je sais maintenant que je n’en trouverai pas à coté de chez moi!

3. N’ayez pas peur des nom latins

Le problème des noms en français (vernaculaires), c’est qu’ils changent d’une région à l’autre et d’un ouvrage à l’autre ! Un exemple: la grande berce peut aussi s’appeler la berce spondyle ou la berce des prés.

Ombelle de la grande berce. Cueilleurs Sauvages

Mais plus sournois : l’«égopode» peut aussi s’appeler la «podagraire». Ou encore l’«égopode podagraire». Quand on lit son nom latin, Aegopodium podagraria, on se rend compte que les deux sont justes. L’un est issus du genre (Aegopodium devient égopode en français) et l’autre de l’espèce (podagraria devient podagraire).

La seule solution pour s’y retrouver et donc de regarder les noms latins. Je vous rassure, la plupart des espèces ont le même nom français. Mais si vous avez un doute, vous savez dorénavant où chercher : dans l’index en latin.

4. Soyez au courant des risques, sans paniquer

Le risque principal est de se tromper de plante. Soyez donc prudent au début. Avancez pas à pas, je vous promets que votre patience sera récompensée. Mais au moindre doute, abstenez-vous ! Une confusion entre l’ail des ours et le muguet peut être mortelle. Lisez bien la partie «confusion possible» de votre livre.

Si votre herbe sauvage correspond parfaitement à la description et que l’ouvrage ne mentionne pas de confusion possible, il ne devrait pas y avoir de danger.

Un autre risque est celui de l’infection par le ténia (chien, chat, renard) ou des douves du foie (plantes aquatiques). Sachez que le risque tombe à zéro en cuisant votre récolte. Il faut donc être prudent surtout avec les salades non cuites de plantes sauvages.

Récoltez les plantes sans taches, qui n’ont pas été mangée par d’autres bêtes. Cela vous évitera de devoir en jeter par la suite.

Finalement, récoltez vos plantes dans un milieu le plus naturel possible. Évitez les bords de chemins trop parcourus et les zones qui semblent polluées.

Vous pouvez consulter les articles de la section Risques pour vous former!

5. Sortez régulièrement, soyez patient

Il faut voir les plantes grandir pour bien les reconnaître. Revenez aux mêmes endroits tout au long de l’année. Si une plante est complètement nouvelle pour vous, ne la cueillez pas encore. Revenez plus tard pour la voir grandir. Peut-être qu’à votre première visite printanière elle n’avait pas encore de fleurs. Or, celles-ci sont un important critère de détermination. De plus, la forme des feuilles peut changer au cours de sa croissance.

6. Apprendre un minimum de vocabulaire botanique

Sans aller dans un jargon trop complexe, savoir ce qu’est un pétiole ou connaître la différence entre une plante à feuilles alternes et une à feuilles opposées est important. Référez-vous régulièrement au glossaire de votre ouvrage. Connaître ces termes implique d’observer les plantes et donc d’apprendre à reconnaître. C’est surtout difficile au début, mais plus vous sortirez et lirez des ouvrages sur le sujet, plus vous apprendrez ces termes et prendrez confiance en vous.

Sac de cueillette avec le vocabulaire de botanique le plus utile pour les cueilleurs

7. Utilisez tous ses sens pour reconnaître une plante sauvage

Ne négligez pas le toucher et l’odorat. Ils peuvent aider à déterminer une plante. Certaines sont velues, donc douces, d’autres sont glabres ou rugueuses. Par exemple, les plantes de la famille des lamiacées (beaucoup de plantes aromatiques comme la menthe, l’origan ou le thym) ont une tige carrée facilement reconnaissable au toucher. Certains guides de détermination, comme Reconnaître facilement les plantes incluent ces critères. Pratique !

8. Être respectueux

La cueillette est pour moi un moment de connexion, avec la nature et avec moi-même. Essayer de laisser vos tracas derrière vous pour un instant. Vous n’êtes pas dans un supermarché ou en ville. Vous n’êtes pas seul non plus. Une multitude d’animaux petits ou grands vous entourent. Dans le sol, sur les plantes, dans les arbres. Prenez conscience de tout cela. Et cueillez consciemment. Cela fera de ce moment un moment de ressourcement. Consultez mon article sur les règles d’une cueillette respectueuse et durable.

9. Faire un herbier

Faites un herbier! Oui, comme à l’école ^^ C’est un très bon moyen pour progresser et vous souvenir des noms. Prenez des notes! Vous pouvez y inclure des informations comme le lieu où elles poussent, le nom latin et la famille ainsi que leurs propriétés par exemple. J’avais pris l’habitude à mes début de glisser des feuilles dans mes livres botaniques, puis de les faire sécher dans un bottin téléphonique avant de les scotcher dans mon herbier.

Cours sur les plantes sauvages comestibles et médicinales

10. Apprenez avec ceux qui savent et allez au jardin botanique

Il y a forcément un cercle botanique proche de chez vous ou quelqu’un qui organise des sorties sur les plantes sauvages comestibles.

Une très bonne manière d’apprendre est tout simplement de se rendre au jardin botanique! Vous y rencontrerez des passionnés qui sauront répondre à vos questions.

Sachez que j’organise des sorties et formations régulièrement. Vous trouverez la liste de mes activités sur le calendrier.

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