Plantes sauvages dans cet article:
Il existe de nombreuses matières premières naturelles, issues de plantes sauvages, qui permettent de faire de l’encens sans aucun additif. Nos plantes odorantes locales sont fascinantes à plus d’un titre. Les brûler permet de profiter de leurs odeurs et parfums de manière intense. Alors voici quelques substances locales à (re)découvrir.
Les 3 types de substances à utiliser pour faire de l’encens
Il y a trois grands types de substances végétales à utiliser: les résines, les racines et bois, les feuilles et fleurs. Selon la méthode choisie, on peut utiliser l’une ou l’autre sans se préoccuper des proportions, comme par exemple sur les charbons ou sur un brûle-encens. Par contre, pour réaliser des bâtons autocombustibles, les trois types doivent être utilisés dans des proportions définies.
Nous vous avons déjà parlé des manières de faire de l’encens dans l’article Comment faire de l’encens naturel soi-même et on vous explique tout en détail dans notre formation en ligne sur la fabrication d’encens naturel!
Nous vous proposons aujourd’hui d’explorer quelques substances odorantes locales et européennes, la plupart étant des plantes sauvages, que l’on peut utiliser de diverses manières pour faire de l’encens naturel. Et si cela vous intéresse, nous pourrons aussi parler des épices et des plantes du jardin, dites-le-nous en commentaire!
Commençons par parler des 3 types, puis nous donnerons des exemples pour chacun. Et n’hésitez pas à télécharger le PDF sur les substances naturelles, il résume tout l’article et vous pourrez le garder au chaud:
Résines
Les résines sont parmi les substances les plus intéressantes. Il existe de nombreuses espèces de résineux en Europe qui permettent la réalisation de mélanges surprenants. L’odeur résineuse peut être plus ou moins zestée ou ambrée selon les espèces.
Attention, la résine doit être récoltée correctement dans la nature, sans abimer l’arbre! La résine étant une forme de protection, elle apparait lorsqu’un conifère a été blessé. On va donc récolter uniquement ce qui coule hors de la plaie.
Elles sont parmi les substances naturelles les plus fabuleuses pour faire des fumigations et des mélanges d’encens!
Bois et racines
Les parties ligneuses (bois, racines, écorces) de certaines plantes sont très odorantes, comme le genévrier ou le pin par exemple, qui ont jadis été utilisés en fumigation. Certaines racines ont également été utilisées en fumigation comme l’impératoire dans les Alpes.
Les bois sont indispensables à la réalisation de bâtons autocombustibles.
Les bois et les racines sont la structure des mélanges pour confectionner des bâton d’encens. Ceux que j’enseigne à fabriquer sont de type tibétain, ils n’ont pas de tige au milieux, donc il faut qu’il se tiennent par eux même et ces parties vint y contribuer.
Feuilles, aiguilles et fleurs
Les parties les plus tendres et souples des végétaux peuvent être odorantes. Les aiguilles de sapin blanc le sont particulièrement. Les feuilles et les fleurs produisent généralement moins d’odeur à la combustion que les résines. On les met donc en plus petite quantité, parce qu’on aime telle ou telle plante ou pour leur symbolique.
Maintenant, découvrons quelques végétaux intéressants et que nous apprécions particulièrement.
Les résineux: une matière première de choix pour faire de l’encens
Sapin blanc (ou argenté ou pectiné), Abies alba
Le sapin blanc permet de délicieuses fumigations et c’est un de nos meilleurs encens européens. Les aiguilles séchées s’utilisent sur des charbons ardents, alors que réduites en poudre, elles servent à fabriquer des bâtons. Le bois est utilisé pour rigidifier les bâtons. Par contre, il produit peu de résine, elle est donc difficile à trouver dans la nature.
Odeur. Résineuse, citronnée, fraiche.
Parties utilisées. Aiguilles, bois, résine.
Épicéa (sapin rouge), Picea abies
L’épicéa est commun en Europe. Cet arbre produit beaucoup de résine lorsqu’il est blessé, c’est une matière première qui peut être abondante si on a de la chance, et il est donc possible de faire de belles récoltes du surplus non nécessaire à l’arbre. Par contre, ses aiguilles sont moins intéressantes que le sapin blanc, car moins fruitées (elles contiennent moins d’huiles essentielles). Le bois est facile à trouver dans les scieries, c’est donc celui que j’utilise le plus, car il est déjà en copeaux.
Odeur. Résineuse,boisée, terreuse.
Parties utilisées. Résine, Bois.
Méthodes. Charbon ardent, brûle-encens, bâtons.
Pin sylvestre, Pinus sylvestris
Le pin sylvestre, tout comme les autres espèces de pins, est aussi un de nos encens les plus intéressants. Son odeur est très typée par des notes zestées et boisées. Sa résine et son bois sont de très bonnes bases de mélanges.
Odeur. Résineuse, boisée, zestée.
Parties utilisées. Aiguilles, bois, résine.
Méthodes. Charbon ardent, brûle-encens, bâtons.
Genévrier, Juniperus communis
Le genévrier possède une odeur épicée très reconnaissable. La fumigation des baies ne rend malheureusement pas hommage à l’odeur fraiche, si bien que c’est surtout la combustion du bois qui est intéressante, à utiliser pour la base de bâtons. Ses aiguilles étant affutées et l’arbuste croissant lentement, la récolte de résine ne semble pas possible.
Odeur. Épicée, ambrée, résineuse.
Parties utilisées. Bois.
Méthodes. Charbon ardent, brûle-encens, bâtons.
Racines: une matière première qui se récolte avec parcimonie
Il existe de nombreuses racines de plantes sauvages qui font de belles matières premières pour la confection de bâtons d’encens, ou simplement brûlées sur un charbon ardent. Il faudra prendre garde à bien suivre les principes de la cueillette durable.
Benoîte urbaine, Geum urbanum
La benoîte urbaine est une petite plante discrète des forêts de feuillus. Sa racine, récoltée au printemps ou à l’automne, dégage une belle odeur de girofle, dont elle partage un même principe actif, l’eugénol. Il est donc possible de l’ajouter à ses fumigations, tout comme le girofle d’ailleurs. Les racines étant petites, on l’ajoutera avec parcimonie et respect.
Odeur. Girofle, chaude, balsamique.
Parties utilisées. Racines.
Méthodes. Charbon ardent, brûle-encens, bâtons.
Angélique sauvage, Angelica sylvestris
L’angélique sauvage est une grande apiacée aux fleurs blanches, commune dans les forêts fraiches et humides. Ses fruits et ses racines ont une odeur fruitée, légèrement anisée. La racine sèche peut être utilisée en remplacement du bois dans un mélange, pour donner une note forestière. Si elles sont récoltées au bon moment, en automne, elles peuvent être de taille conséquente. Les graines peuvent être utilisées dans la partie feuillue d’un mélange.
Odeur. Résineuse, boisée, terreuse.
Parties utilisées. Racine, Bois.
Méthodes. Charbon ardent, brûle-encens, bâtons.
Tenue. Cœur.
Impératoire, Peucedanum ostruthium
L’impératoire est une plante typique des Alpes. Elle possède une longue histoire d’usages en fumigation pour soigner les blessures externes ou internes. Sa racine et ses fruits ont une odeur puissante et poivrée. Sa fumée n’étant pas aussi parfumée que l’odeur fraiche, on peut la rajouter en petite quantité à un mélange.
Odeur. Poivrée.
Parties utilisées. Racines, fruits.
Méthodes. Charbon ardent, brûle-encens, bâtons.
Feuilles et fleurs
Flouve odorante, Anthoxanthum odoratum
La flouve odorante est une graminée très courante dans les praires européennes contenant de la coumarine. C’est une de mes matières premières préférées pour faire de l’encens! Elle possède une odeur ambrée de foin vanillé, comme l’aspérule ou la fève tonka. Une fois séchée, l’odeur est très marquée à la combustion, ce qui n’est pas le cas de l’aspérule. Il est donc possible d’en faire des bâtons de “smudge” en enroulant les tiges fraiches entre elles et les laissant sécher, ou en l’incorporant à un mélange.
La flouve odorante s’utilise comme l’herbe aux bisons, Hierochloe odorata, appelée aussi Sweet Grass ou encore Foin d’odeur. Elle a un synonyme latin qui est Anthoxanthum nitens, ce qui nous indique que certains auteurs les ont rangées dans le même genre botanique. D’où la ressemblance olfactive.
Odeur. Ambrée, foin, vanille.
Parties utilisées. Tige et fleurs.
Méthodes. Bâtons roulés, charbons ardents, brûle-encens, bâtons.
Tenue. Fond.
Armoise commune, Artemisia vulgaris
L’armoise commune était une plante sacrée déjà pour les Celtes. On la portait sur soi pour éloigner le mauvais œil. Sa combustion donne une fumée à l’odeur chaude et légèrement camphrée. On la rajoute en petite quantité à un mélange.
Odeur. Chaude, camphrée.
Parties utilisées. Fleurs et feuilles.
Méthodes. Charbon ardent, brûle-encens, bâtons.
Tenue. Tête.
Thym officinal, Thymus officinalis
Nous avons surtout décrit des plantes sauvages, pas toutes faciles à reconnaître. Mais de nombreuses plantes des jardins feront l’affaire.
Le thym officinal des jardins fait un très bon encens une fois séché. La combustion dégage une odeur âcre, chaude et légèrement aromatique qui est intéressante à mélanger avec des résines.
Odeur. Aromatique, âcre, chaude.
Parties utilisées. Feuilles et fleurs.
Méthodes. Charbon ardent, brûle-encens, bâtons.
Tenue. Cœur.
À vous maintenant, quels sont vos végétaux odorants préférés?
Merci pour ce très bel article! Pour ma part j’adore l’odeur de la combustion du romarin.
Bonjour Claire,
Merci de votre retour! Oui le romarain métirerai aussi de figurer dans l’article ^^
Amitiés
Michaël