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Pour passer l’hiver dans la douceur, nous vous proposons une recette d’une infusion hivernale pectorale, inspirée du fameux bonbon Ricola.

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Il y a quelques jours, j’ai attrapé une petite toux. Rien de bien méchant, mais embêtant tout de même, surtout la nuit. N’arrivant pas à dormir, je cherche quelque chose dans mes placards pour apaiser ma gorge et me rends compte qu’en ce mois de novembre je ne me suis pas encore organisé pour l’hiver. Au final, c’est un simple bonbon Ricola aux herbes médicinales qui calmera ma toux et apaisera ma nuit.

Je me suis donc dit que ce serait intéressant d’aller voir quelles sont les plantes médicinales qu’il contient et d’en faire une infusion pour l’hiver.

Je tiens à préciser que cet article n’est pas sponsorisé, il découle juste d’un intérêt personnel.

Après un tour sur le site du bonbon jaune, j’apprends qu’il est confectionné à partir de 13 plantes et que j’ en possède déjà certaines. Il m’en manque d’autres que je n’ai jamais utilisées comme la véronique officinale ou le petit boucage. Je suis impatient de les découvrir et un tour chez le droguiste du coin me permet de les acquérir. Bien que certains de mes stocks soient issus de cueillettes sauvages, vous pourrez trouver ces 13 plantes en herboristerie/droguerie.

Passons donc en revue les 13 plantes du mélange Ricola et leurs propriétés. Comme ces dernières sont nombreuses, je ne vais citer que celles que je pense utiles pour la toux et l’hiver.

Infusion ricola pour les maux de gorge

Les 13 plantes pour maux de gorge du Ricola

Achillée millefeuille, Achillea millefolium 

Achillea millefolium - Achillée millefeuille-fleurs - Cueilleurs Sauvages

L’achillée, ou millefeuille, est surtout connue pour ses vertus hémostatiques et leur faculté d’arrêter les saignements, notamment dans certains troubles menstruels comme les règles abondantes.

Ce n’est pas une plante spécialement connue pour la toux, du moins selon mes recherches. Pour ce qui nous intéresse, je pense que ce sera surtout ses vertus antispasmodiques, antiseptiques et diaphorétiques qui vont être utiles dans notre mélange.

Partie utilisée: les fleurs.

Alchémille commune, Alchemilla vulgaris

Autre plante utilisée par les femmes (ménopause et règles douloureuses). Tout comme l’achillée, elle n’est pas la plus connue pour les maux de gorge, mais possède des vertus anti-inflammatoires, antispasmodiques, antivirales et antimicrobiennes reconnues.

Petit boucage, Pimpinella saxifraga

Le site de Ricola n’est pas très clair, car il mentionne la “pimprenelle, Pimpinella saxifraga“. Or, en français “pimprenelle” fait généralement référence aux plantes du genre Sanguisorba, qui ne font pas partie de la même famille. Donc pour éviter les confusions, je vais l’appeler “petit boucage”.

Le petit boucage n’est pas une plante médicinale très connue ni utilisée, me semble-t-il. Il n’y a très peu d’études scientifiques à son sujet (8 chez PubMed), dont aucune en phytothérapie. Il y a bien une étude sur ses vertus antibactériennes, mais dans la préservation du fromage!

C’est donc plutôt du côté de médecine populaire qu’on va se tourner. L’abbé Kunzle le mentionnait contre les enrouements au 18e siècle déjà. Elle serait également antispasmodique, pectorale, tonique et fébrifuge.

Partie utilisée: racines.

Guimauve officinale, Althaea officinalis

Guimauve, Althaea officinalis

Voici une grande plante médicinale pour passer l’hiver, car c’est une des plus mucilagineuses, donc des plus adoucissantes. Les racines ou les fleurs vont conférer à notre mélange des vertus calmantes pour les muqueuses enflammées.

Si vous utilisez les racines, veillez à les pulvériser avant de les rajouter au mélange pour que l’extraction soit meilleure (car normalement on ferait une décoction) et à bien secouer le mélange avant utilisation, car les racines vont tomber au fond du bocal. Pour plus de simplicité, vous pouvez utiliser les fleurs.

Parties utilisées: racine et/ou fleurs.

Marrube, Marrubium vulgare

Marrube, Marrubium vulgare

Le marrube est une plante connue depuis l’antiquité pour lutter contre la toux par ses vertus expectorantes. Elle va donc permettre de faire sortir le mucus d’une toux grasse.

Mais attention, il s’agit d’une plante très amère! On la mettra donc en petite quantité (un quart de moins que les autres) et idéalement avec du sucre. Sans sucre, vous la sentirez tout de même. Comme à la maison certains ne supportent pas du tout l’amertume, nous l’enlevons tout simplement du mélange et la remplaçons par des bourgeons de sapin.

Partie utilisée: feuilles

Mauve sauvage, Malva sylvestris

Les mauves sont aussi des classiques des plantes hivernales, tout comme la guimauve (ce sont des malvacées) elle est très adoucissante. En plus, ses magnifiques fleurs violettes donnent une couleur bleue de toute beauté aux tisanes.

Vous pouvez utiliser les autres espèces de mauves sauvages à la place.

Partie utilisée: fleurs.


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Menthe poivrée, Mentha x piperita

Connue comme digestive, la menthe est antispasmodique et antiseptique, donc bien utile aussi pour la toux et pour notre infusion ricola. En plus, elle donnera une fraicheur agréable au mélange. Pour retrouver le même effet que le bonbon, il faudra en mettre 4x plus que les autres plantes.

Parties utilisées: feuilles et fleurs.

Plantain lanceolé
Plantain lancéolé, Plantago lanceolata

Plantain lancéolé, Plantago lanceolata

C’est une des “simples” les plus intéressantes, car il est très commun et utile à la fois. Le plantain possède des vertus anti-inflammatoires, antiseptiques, adoucissantes qui font de lui un allié reconnu pour l’hiver. Il va adoucir les muqueuses d’une gorge irritée et lutter contre l’infection.

Partie utilisée: feuilles.

Primevère officinale, Primula veris

La primevère officinale est une plante aux vertus expectorantes et antispasmodique. Elle est fréquemment ajoutée aux mélanges de tisanes pectorales. Ce sont les racines ou les fleurs qui sont utilisées.

Attention si vous utilisez les racines, sachez que l’odeur est agréable, mais qu’elles sont amères! Nous la rajoutons en petite quantité (4x moins que les autres) et seulement si nous édulcorons. Pour éviter l’amertume, vous pouvez utiliser les fleurs qui ont un goût très doux.

Il est possible d’utiliser les autres primevères sauvages à la place, comme la primevère acaule.

Parties utilisées: racines et/ou fleurs.

Sauge officinale, Salvia officinalis

Les gorges enrouées connaissent bien la sauge. Astringente et antiseptique sur les muqueuses, elle est utilisée en cas de rhume, de toux, de grippe, etc. C’est également un tonique qui va redonner de l’énergie à l’organisme et le réchauffer.

Partie utilisée: feuilles.

Sureau noir, Sambucus nigra

Sureau noir, Sambucus nigra
Sureau noir, Sambucus nigra

Les deux parties du sureau noir principalement utilisées en phytothérapie sont les fleurs et baies, et dans notre infusion Ricola, ce sont les premières qui sont employées.

Elles ont des vertus adoucissantes par leur richesse en mucilages et sont également sudorifiques. Le sureau permet donc de lutter contre les toux et les fièvres.

Partie utilisée: fleurs.

Thym officinal, Thymus officinalis

Le thym possède de nombreuses vertus utiles dans une infusion hivernale. C’est un grand classique et nous en avons toujours un gros bocal pour passer l’hiver. Le thym est antiseptique, expectorant et antitussif, et très gustatif de surcroît. C’est une plante tonique qui peut être légèrement excitante selon la dose.

On peut le remplacer par du serpolet aux vertus identiques, bien que moins fortes, semble-t-il.

Parties utilisées: feuilles.

Véronique officinale, Veronica officinalis

Véronique officinale. Photo: Krzysztof Ziarnek

La véronique officinale est une petite plante discrète des forêts et prairies. C’est une plante expectorante qui possède des propriétés antibactériennes. Les véroniques sont encore peu étudiées scientifiquement (le site Pubmed ne recense que 19 études en tout…), mais elles sont traditionnellement utilisées dans le traitement de la toux.

Parties utilisées: feuilles et fleurs. 

Propriétés médicinales du mélange Ricola

Après s’être renseigné sur toutes ces plantes, on constate un doux mélange de diverses propriétés en lien aux maladies hivernales:

  • expectorant: pour faire sortie le mucus
  • adoucissant: pour les toux sèches
  • antibactérien / antiviral : pour les infections
  • antitussif / antispasmodique: pour limiter le reflexe de toux
  • sudorifique / diaphorétique: pour lutter contre la fièvre

Le mélange de Ricola semble donc être un touche à tout. 13 plantes, c’est un nombre important pour un mélange d’infusion. Cette tisane aura donc plutôt un effet généraliste qu’un effet spécifique.

Je n’ai pas encore eu l’occasion de la tester sur une bonne toux, il faudra encore confirmer l’efficacité. Pour l’instant, nous la consommons à la maison comme infusion préventive quelques fois par semaines, et nous en sommes ravis. Si on l’édulcore avec du miel, on retrouve bien le goût du bonbon original, mais elle est délicieuse également sans sucre.

Infusion ricola pour les maux de gorge
Infusion Ricola pour l’hiver

Confection du mélange hivernal Ricola

L’idée était donc de créer un mélange d’infusion qui possède les propriétés du bonbon, mais également sont goût! Dans un premier temps, j’ai mélangé chaque plante à parts égales, pour tester. C’est intéressant, mais une forte amertume gâchait le tout.

Après plusieurs essais non concluants, je goûte individuellement les plantes que je ne connaissais pas. C’est ce qu’il aurait fallu faire dès le début, mais je suis de nature impatiente ^^. Je me rends ainsi compte que la racine de primevère et le marrube sont très amers. Il faut donc diminuer leur dosage. Et en plus, il manque de la fraicheur. Il faudra donc augmenter celui de la menthe.

En mettant 4x moins de marrube et de racines de primevères, 3-4x plus de menthe que les autres plantes, nous arrivons à un résultat proche du Ricola original! Mais pour cela ,il faut tout de même rajouter du miel, sinon on sent toujours l’amertume…

Comme nous consommons nos tisanes sans édulcorant, nous enlevons carrément la racine de primevère et le marrube. Le printemps prochain, je récolterai de fleurs de primevère à la place des racines. Quant au marrube, nous le remplaçons par des bourgeons de sapin, dont l’infusion est également très bonne pour l’hiver.

Cette fois nous y sommes. Notre mélange nous plait et nous en avons un gros bocal pour passer l’hiver! D’ailleurs, si vous ne l’avez pas encore lu, découvrez les 4 conseils pour profiter d’une bonne infusion.

Vous n’êtes bien entendu pas obligé d’utiliser toutes ces plantes… Si cela vous semble trop, prenez cette recette comme une base pour les découvrir pas à pas.

Infusion Ricola pour les maux de gorge

Portions 1 bocal

Équipement

  • 1 bocal de 1/2 litre
  • 1 saladier
  • (1 balance de précision)

Ingrédients

  • 2 gr Achillée, Achillea millefolium
  • 2 gr Alchémille, Alchemilla vulgaris
  • 2 gr Bouccage, Pimpinella saxifraga
  • 2 gr Guimauve, Althaea officinalis racines moulues ou fleurs
  • 2 gr Mauve, Malva sylvestris fleur
  • 6 gr Menthe, Mentha x piperita feuilles
  • 2 gr Plantain, Plantago lanceolata
  • 2 gr Primevère, Primula veris fleurs ou 0.5g de racines (amères!)
  • 2 gr Sapin blanc en remplacement du marrube amère
  • 2 gr Sauge, Salvia officinalis
  • 2 gr Sureau noir, Sambucus nigra Fleurs
  • 2 gr Thym, Thymus officinalis
  • 2 gr Véronique, Veronica officinalis

Instructions

  • Peser chaque plante avec une balance de précision. Sans balance, comptez en volume avec une cuiller à soupe (lorsqu'il est indiqué 2gr, mettez 1cs). Le volume n'est pas exactement le même que le poids, mais le résultat devrait être sensiblement le même.
  • Mélanger toutes les plantes dans un saladier et remuer bien.
  • Placer le mélange dans un gros bocal d'un demi litre pour le conserver.
  • Chauffer de l'eau à 80°C (frémissante).
  • Infuser 1cs du mélange par tasse (ou 6gr/L) durant 10-15min.

Références

  • Dr Claudine Lui, 250 remèdes naturels à faire soi-même, Terre Vivante.
  • Dr Eric Lorrain, Grand manuel de phytothérapie, Dunod.
  • Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France, Fournier, Omnibus.
  • A modern Herbal, Volume II, Grieve, Edition Dover.
  • Donald G. Barceloux, Medical Toxicology of Natural Substances : Foods, Fungi, Medicinal Herbs, Plants, and Venomous Animals, John Wiley & Sons, 2008, p. 421
  • Bernard Boullard, Plantes médicinales du monde : croyances et réalités, De Boeck Secundair, 2001 (ISBN 9782843711176), p. 8
  • Mocan A, Vodnar DC, Vlase L, Crișan O, Gheldiu AM, Crișan G. Phytochemical Characterization of Veronica officinalis L., V. teucrium L. and V. orchidea Crantz from Romania and Their Antioxidant and Antimicrobial Properties. Int J Mol Sci. 2015 Sep 3;16(9):21109-27. doi: 10.3390/ijms160921109. PMID: 26404257; PMCID: PMC4613244.
  • Pubmed, Recherche sur la véronique officinale. Page consultée le 10.11.23.

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