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Ail des ours, colchique, muguet, arum: risques de confusion

Plantes sauvages dans cet article: 

Thèmes: 
Michaël Berthoud
/
19 mai 2023

Vous avez récolté de l’ail des ours et vous aimeriez faire profiter de votre récolte à vos amis. Vous avez raison, c’est un des délices du printemps! Il peut malheureusement être confondu avec des plantes toxiques, voire mortelles, comme le muguet de mai, le colchique d’automne ou l’arum tacheté. Si les cas d’intoxication sont rares, ils peuvent cependant arriver quand les critères pour le différencier ne sont pas connu. Heureusement, il en existe de nombreux pour faire la différence entre ces plantes et profiter de sa cueillette en toute sécurité!

N’oubliez pas, au moindre doute, abstenez-vous et faites-vous conseiller. Les jardins botaniques sont le meilleurs endroits pour cela! Je vous recommande également la lecture de l’article sur les 12 plantes sauvages toxiques à connaître.

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Conseils pour faire la différence entre l’ail des ours et les plantes toxiques

1. L’odeur d’ail

Premièrement, parlons de l’odeur de l’ail des ours. C’est le premier critère pour le différencier car aucune autre plante poussant en forêt à cette période de l’année ne l’a. Elle est très forte, et c’est même toute la forêt qui sens l’ail. Elle est si particulière et unique que l’on ne peut s’y tromper. Mais est-ce un bon critère?

L’odeur d’ail est un critère utile, mais après avoir récolté une dizaine de feuilles, vos mains sentiront si fort que vous ne pourrez plus faire la différence ! Il vous faut donc d’autres critères! C’est uniquement en les connaissant que vous serez un bon cueilleur et que vous pourrez faire profiter de votre récolte à votre entourage.

2. Lire les descriptions botaniques

Lisez les descriptions de vos livres et sur internet. Pour chaque plante que nous verrons plus bas, je vous ai mis les liens vers Infoflora, allez y faire un tour, vous y apprendrez beaucoup. Consulter l’article sur la reconnaissance et l’utilisation de l’ail des ours. Il contient de nombreuses photos.

Voici les points importants:

  • L’ail des ours à une forme de lance
  • Il a un pétiole, (une “tige” entre le sol et la feuille)
  • Il sent l’ail
  • Il est brillant dessus et matte dessous
  • La feuille est molle et a le toucher du caoutchouc
Feuilles d'ail des Ours

3. Bien trier sa récolte

Il arrive souvent que autres plantes poussent au milieu d’une touffe d’ail des ours. Elles peuvent être toxiques comme l’arum ou comestibles comme l’égopode. Pour plus de prudence, récoltez les feuilles une à une, même si cela prend plus de temps.

Si cela est rare, il m’est déjà arrivé de voir du colchique ou du muguet et de l’arum à côté de l’ail des ours, comme en témoigne des photos ci-dessous.

Confusion avec l’ail des ours: plantes toxiques à risque élevé

Il existe trois plantes causant des intoxications chaque année par confusion avec l’ail des ours et pouvant être mortelles. Nous vous suggérons de bien les connaître avant de partir en cueillette. Il s’agit par ordre d’importance du nombre de cas en France [1]:

  • arum tacheté (Arum maculatum) – 12% des cas
  • colchique d’automne (Colchicum automnale) – 5% des cas
  • muguet de mai (Convallaria majalis) – 1.4% des cas
Risques de confusion entre l'ail des ours (Allium ursinum), l'arum tacheté (Arum maculatum), le colchique (Colchicum automnale) et le muguet de mai (Convallaria majalis).
Risques de confusion entre l’ail des ours (Allium ursinum), l’arum tacheté (Arum maculatum), le colchique (Colchicum automnale) et le muguet de mai (Convallaria majalis).

Arum tacheté, Arum maculatum

L’arum tacheté peut pousser dans le même milieu. Cependant, les nervures de l’ail des ours sont parallèles, alors que celles de l’arum forment un réseau. A l’âge adulte, les feuilles de l’arum ont une forme de fer de lance caractéristique. Par contre, elles ont la même forme que l’ail des ours lorsqu’elles sont jeunes. Le risque est donc plus marqué en début de saison. C’est une des plantes qui présente le plus de risque d’un point de vue statistiques et dont il y a le plus de cas d’intoxication par année en France. Nous avons donc écrit un article détaillé sur cette plante.

Colchique d’automne, Colchicum autumnale 

Le colchique d’automne est une plante qui pousse en milieu ouvert, dans les prés comme le dit la chanson. C’est donc surtout en lisière de forêt qu’il faudra prendre garde où les milieux des deux plantes peuvent se chevaucher. Je l’ai ai souvent vu côte à côte en montagne. Voici les critères à connaître:

  • Il a des feuilles plus épaisses et rigides
  • Leur bout est arrondi
  • Les feuilles n’ont pas de pétiole (tige), elles partent directement du sol
  • Il pousse en milieu ouvert 

Muguet de mai, Convallaria majalis

La confusion avec le muguet de mai et une de celle dont on parle le plus. Il pousse également en forêt. Il a cependant des feuilles plus charnues et rigides qui apparaissent plus tard. Ses fleurs en grappe sont facilement reconnaissables et fleurissent au mois de mai. Le risque existe donc avant leur floraison.

  • Sa face supérieure est matte et sa face inférieure est brillante, alors que c’est l’inverse pour l’ail des ours.
  • Les feuilles sont plus rigides.
  • Souvent 2 feuilles ensemble.
  • Les jeunes sont enroulées sur elle-même.

Voici une vidéo dans laquelle on voit le muguet au milieu de l’ail des ours, cela peut arriver et vous devez pouvoir faire la différence!

Autres plantes

Il existe de nombreuses autres plantes toxiques qui peuvent pousser mélangées à l’ail des ours. Ce qui est important est de bien identifier celles qui poussent près de chez vous.

Mercuriale vivace, Mercurialis perennis

La mercuriale vivace est une plante légèrement toxique qui ne semble pas mortelle. Elle pousse néanmoins dans le même genre de milieu que l’ail des ours. Elle est facile a différencier car une tige porte plusieurs feuilles opposées.

Scille a deux feuilles, Scilla bifolia

Je n’ai pas d’information sur sa toxicité de la scille à deux feuilles, mais il semble qu’une de ses cousine le soit, donc on s’abstient et je préfère la considérer comme légèrement toxique.

Elle a toujours deux feuilles par pied. Elles sont plus rigides, mais beaucoup moins larges que l’ail des ours.

Scille à deux feuilles

Références

[1] Le bulletin des vigilances de l’Anses, Vigil’Anses n°8, Juin 2019.

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